Communiqué de presse | 27 mars 2022
La gauche neuchâteloise dit NON à la remilitarisation

Convaincue que la remilitarisation n’est pas une solution mais bel et bien un problème, sous l’impulsion des Jeunes Socialistes Neuchâtelois, la gauche neuchâteloise s’est unie le dimanche 11 mars à la Place Rouge. A contre-courant, ainsi peut être qualifié le choix du lieu de rendez-vous, et ce, à l’image du discours porté. Depuis l’attaque russe de l’Ukraine, en Suisse, des velléités belliqueuses sont affirmées avec force et vigueur comme elles ne l’avaient plus été depuis des décennies : injonction à retirer l’initiative contre les F-35, hausse du budget de l’armée ou encore journée d’information obligatoire pour les femmes. Dans ce climat anxiogène, les Jeunesses de gauche accompagnées par le Parti socialiste prennent la parole pour proposer un contrepoids et des alternatives. 

« La paix se construit, elle ne se décrète pas ». C’est autour de ces mots du co-président des JSN Hugo Clémence que s’est réunie la gauche neuchâteloise. « L’adieu aux armes n’est ni une lubie, ni une inconscience, et encore moins une chimère : c’est le cœur même de la gauche pacifiste, humaniste et internationaliste » affirme-t-il. « Le fracas prédit par des oiseaux de mauvais augure nous fera s’il le faut puiser jusqu’aux recoins de notre lumineuse humanité, mais jamais nous ne foulerons du pied tous ces principes et ces valeurs qui fondent notre détermination, nos désirs et nos rêves » décrète-il. Le député du Grand Conseil interroge : « l’on nous a accusé de haïr notre pays parce que nous en dénoncions les travers, mais existe-il plus belle preuve d’amour que vouloir rendre plus beau et plus juste ce que nous aimons ? ».

Avant de se lancer à corps perdu dans la remilitarisation, encore faut-il se pencher sur son utilité. « Pour que la Russie parvienne aux portes de la Suisse, il lui faudrait vaincre l’OTAN composé notamment des États-Unis dont le budget militaire est dix fois plus élevé que celui de la Russie » met au clair Cloé Dutoit, co-présidente des JVNE. Elle questionne : « si la Russie réalise l’impossible, comment peut-on imaginer un seul instant qu’un pays de huit millions d’individus pourrait mettre à terre un adversaire qui aura mis à genoux les puissances européennes ? ». « Aux pro-armées, nous demandons de faire preuve d’honnêteté intellectuelle et de tirer les conclusions qui s’imposent » déclare la conseillère générale à Corcelles-Cormondrèche.

Pour soutenir la population ukrainienne, notre budget doit être alloué à des mesures efficaces. « Notre pays doit prendre ses responsabilités par le biais d’une hausse de l’aide humanitaire et d’un accueil inconditionnel des réfugié-e-s » affirme Gaël Vuillème des JPOP. Il complète qu’ « il ne fait pas bon vivre de mourir sous les bombes, qu’elles soient russes ou non, et par conséquent la Suisse se doit aussi de tendre les bras aux réfugié-e-s d’autres provenances comme la Syrie et l’Afghanistan ». « Alors que la remilitarisation à outrance ne pourra rien face à notre dépendance au gaz russe, pour contribuer à la paix, il faut plus que jamais parvenir à une souveraineté énergétique couplée à une écologie solidaire » assure Gaël Vuillème.

La remilitarisation n’est pas un frein à la guerre, mais sa racine. « Le pacifisme, la seule attitude possible pour cohabiter dans une société harmonieuse, tend très vite à être mise aux oubliettes lorsque l’on se sent menacé-e » déclare Katia Della Pietra, vice-présidente du PSN. « Parce que l’on sait que la violence suscite la violence, nos enfants sont sensibilisés à la communication non-violente à l’école, mais que fait-on de ces principes vertueux au niveau national ? » s’interroge-t-elle. « Investir pour un feu d’artifice qui ne fera qu’effleurer Goliath est une action aussi dispendieuse qu’inutile : au contraire, construire la paix est un travail de fond, individuel, familial, éducatif, institutionnel et politique » éclaircit la députée au Grand Conseil.

Ces appels à la remilitarisation nous détournent de la crise du siècle. « Les pro-armées n’attendaient qu’un prétexte pour détourner l’attention de la crise climatique et ainsi sacrifier l’environnement sur l’autel de la guerre. Certains osent même évoquer un rétropédalage sur la question de l’énergie nucléaire comme alternative supposée au gaz russe » explicite Ahmed Muratovic du Comité des JSN. Il enchaîne : « ces mêmes personnes qui nous accusaient de jouer sur la peur avec le changement climatique utilisent cet instrument à mauvais escient ».  « Être responsable et pragmatique, ce n’est pas investir des milliards supplémentaires en prévision d’une guerre très peu probable, mais empêcher une crise scientifiquement prédite et ainsi garantir le salut de l’humanité » met en garde le conseiller général du Val-de-Ruz.

Pour plus d’informations :

  • Hugo Clémence, co-président des JSN : jsneuch@gmail.com ou 079 668 77 42
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